Faire du bivouac sans tente séduit de plus en plus d’aventuriers en quête d’authenticité et d’expériences singulières. Voyager léger, dormir à la belle étoile, fusionner avec la nature… Le concept intrigue et attire. Mais ce n’est pas aussi simple que ça en a l’air ! Il y a certaines précautions à prendre en considération.
Comment se préparer pour une nuit sans abri ? Quels sont les avantages et les inconvénients de ce mode de bivouac ? Existe-t-il des alternatives adaptées ? Si vous avez prévu de tenter le bivouac minimaliste, il y a quelques conseils que vous devriez savoir tout d’abord.
Sommaire
Faire du bivouac sans tente : possible ou pas ?
Le bivouac sans tente est non seulement possible mais c’est aussi une expérience inoubliable pour les passionnés de pleine nature. Même si nous vous le conseillons, ce n’est pas adapté pour tout le monde.
Avant de s’aventurer ainsi, il va falloir prendre en compte quelques éléments importants pour vous garantir une bonne expérience (et sans danger !).
Les conditions météorologiques
La météo joue un rôle primordial durant tout trek, et encore plus quand vous n’avez pas de toit ! Dormir sous les étoiles par une nuit claire et calme est certes magique, mais des imprévus peuvent gâcher l’expérience.
C’est peut-être évident, mais vous devez toujours vérifier les prévisions météo avant de partir. Prévoir des options de repli en cas de changement brutal comme une bâche ou une couverture imperméable. Cela vous évitera des désagréments et surtout de vivre une expérience dangereuse.
Le choix de l’emplacement
Cela dépend essentiellement du trek que vous souhaitez faire et de la faune sauvage. Dans tous les cas, choisissez plutôt un lieu plat pour installer votre petit campement.
Veillez à vous éloigner des dangers potentiels (chutes de pierres, animaux sauvages et courants d’eau proches) et choisissez un emplacement légèrement surélevé pour éviter les accumulations d’eau en cas de pluie soudaine.
Les normes et législation locales
On l’oublie souvent, et pourtant il faut faire très attention aux lois locales concernant le bivouac. Vous ne pouvez pas nécessairement camper partout où vous le souhaitez, car il existe des normes et législations locales propres à chaque zones, régions ou pays.
Certaines zones protégées ou propriétés privées interdisent le camping, même sans tente ! N’hésitez pas à vous renseigner sur les règles du bivouac locales ou directement sur les chemins de treks / bivouacs officiels. Ces quelques articles du code de l’urbanisme peuvent vous y aider :
- Article R111-32 : vous ne pouvez camper sur un terrain privé sans autorisation.
- Article R111-33 : la plupart du temps, il faut une autorisation d’une autorité en vigueur pour bivouaquer (sites naturels, réserves naturelles, bord de mer…) dans les endroits les plus intéressants.
- Article R111-34 : bien vérifier les arrêtés de la mairie pour être sûr qu’il n’y a aucune interdiction de bivouac sur l’emplacement que vous convoitez.
Bien entendu, les activités les plus sensationnelles (ex : allumer un feu de camp) sont quasi-systématiquement interdits. À vous de décider si vous êtes prêts à tenter le « pas vu pas pris » ou si vous préférez respecter la loi…
Comment faire du bivouac sans tente ?
Ce qu’il vous faut
Une bonne préparation est essentielle pour éviter les imprévus. Voici une liste d’équipements à emporter pour vous assurer un minimum de confort en fonction de là où vous vous posez :
- Sac de couchage adapté à la saison et aux températures attendues (nous vous déconseillons le bivouac sans tente si vous n’êtes pas expérimenté et que les températures sont très basses, bien entendu, mais des équipements existent pour ces situations).
- Matelas de sol pour isoler du froid et, surtout, pour vous permettre de fermer l’oeil.
- Couverture de survie, idéalement doublée, c’est vraiment le must-have pour vous protéger ou isoler votre sac de couchage par exemple.
- Bâche légère ou poncho : ça vous permettra d’improviser un abri si nécessaire, en fonction de la pluie par exemple. Mais ça vous ajoute du poids pour votre transport.
- Réchaud portable et nourriture lyophilisée pour un repas réconfortant. Ne négligez pas cette étape : un bon repas chaud vous permettra de réchauffer plus facilement votre corps et d’éviter de se rapprocher de l’hypothermie durant une nuit particulièrement fraîche.
- Une lampe frontale fonctionnelle pour voir et être vu dès que nécessaire.
- Des vêtements & sous-vêtements thermiques pour la nuit, avec bonnet, gant et chaussettes chaudes pour être sûr de rester au chaud toute la nuit. Vous avez préparé un feu de camp ? Si vous avez quelques bouteilles en plastique et une bouilloire portative, vous pouvez envisager de préparer des bouillottes de fortune. À ce stade, on atteint le luxe du bivouac sans tente !
- De quoi protéger votre nourriture des animaux, insectes et intempéries.
- Un répulsif à moustiques (les insectes font partie du pire de l’expérience avec qui il faut composer…)
N’hésitez pas à consulter les cartes IGN (ou équivalentes) pour bien faire du repérage sur les lieux que vous vous apprêtez à explorer.
Camping sans tente : comment s’installer ?
Parmi les membres de l’équipe Tente Trek, plusieurs se sont déjà essayer au bivouac sans tente. Plusieurs techniques existent pour dormir confortablement sans abri. Il vous faudra faire vos propres expériences, mais voici quelques astuces :
| Utilisation du sac de couchage et matelas de sol | Assurez-vous que votre sac de couchage soit bien étanche et que votre matelas isole suffisamment du froid venant du sol. C’est la solution la plus simple : posez vos affaires à un spot parfaitement choisi (c’est le plus important). |
| Combinaison de sac de couchage et couverture de survie | Vous pouvez utiliser votre couverture de survie comme d’un tapis de sol. Pliez-la en 2, assurez-vous de positionner des pierres aux extrémités pour qu’elle se maintienne au sol et emmitouflez-vous dans votre sac de couchage. |
| Création d’un abri naturel | Besoin d’un minimum de protection ? Utilisez les ressources environnantes pour vous constituer un abri efficace contre la rosée et le vent. Mais encore une fois, attention à la faune sauvage et à ne surtout pas abîmer la flore environnante pour vous constituer un abri de fortune ! Attention si vous choisissez de vous couvrir grâce à un arbre ou à un surplomb rocheux, ce n’est jamais une bonne idée de rester toute une nuit à proximité d’une chute de branches ou d’amas rocheux mortelle. |
| Mise en place d’une bâche | Tendre une bâche entre deux arbres peut offrir une protection suffisante contre les intempéries et ajouter une couche de sécurité lors des nuits incertaines. |
| Eloignement des points sensibles | En tant que bon trekkeur, on cherche toujours la solution avec le plus de confort : s’il fait froid, éloignez-vous des points d’eau et des cuvettes qui accumulent l’air froid. En montagne, veillez à vous éloigner des sources de ruissellement des eaux de pluie et chutes de pierre probables. |
| Recherche de la chaleur | Si c’est possible, trouver un emplacement qui prend le soleil tôt (en hiver) ou tard (en été) pour rester dans de bonnes températures et avoir un bon réveil. |
Dormir à la belle étoile, c’est possible et c’est souvent très appréciable. Mais même si vous n’avez pas de tente et si vous n’avez pas totalement confiance, envisagez toujours d’avoir de quoi créer un abri de fortune.
Et si on dort à la belle étoile de manière improvisée ?
ça peut arriver, et c’est souvent les meilleurs souvenirs qui se créent à ce moment-là. Dans ce cas, voici quelques conseils :
- Protégez-vous du vent et intempéries derrière un arbre ou un rocher. Rien de tangible à l’horizon ? Utilisez votre sac à dos !
- Réchauffez les extimités de votre corps restent la priorité. Gardez vos chaussures, rangez bien vos mains, et si besoins mettez vos pieds dans un sac supplémentaire (ou votre sac à dos vide)
- Vous aurez mal au dos, mais si vous avez peur de l’hypothermie, le mieux est de dormir en position resserrée (en boule, en gros) pour garder et produire un maximum de chaleur.
- Bien entendu, choisissez un sol le plus confortable et sec possible !
- Mettez autant de couches de vêtements (secs) que possible. L’objectif, c’est vraiment de garder la chaleur pour la nuit, sauf s’il fait déjà 25 degrés…
Que vous soyez perdu, que vous ayez mal estimé votre temps ou que vous avez trouvé un spot où vous avez décidé de passer la nuit sur un coup de tête, rien ne vous empêche de vous arrêter et de vous laisser bercer par la magie du moment.
Dormir sans abri et sans tente : ça vaut vraiment le coup ?
Quels avantages ?
Le bivouac sans tente présente plusieurs bénéfices :
- Une plus grande liberté puisque vous avez un équipement plus léger et donc moins encombrant à transporter !
- Connexion directe avec la nature, vous n’êtes pas enfermés dans une toile. Rien de mieux pour ressentir une connexion avec la nature.
- Expérience authentique sous les étoiles, loin des distractions modernes pour faire – vraiment – une nuit à la belle étoile.
- Facilité d’installation et démontage rapide comparé au montage d’une tente (même si les tentes ultra légères ne sont pas les plus compliquées à monter) .
Quels inconvénients ?
Par contre, vous avez aussi des aspects contraignants à prendre en compte, surtout si vous êtes habitués à un certain confort :
- Exposition aux éléments naturels tels que pluie, vent, insectes. Bon, c’est un peu la même chose que lorsque vous êtes en tente, mais vous êtes tout de même plus exposés.
- Niveau de confort réduit en comparaison avec une tente.
- Risque accru de gênes nocturnes causées par des animaux ou des insectes.
- Moins de protection en cas d’incident grave ou condition météorologique extrême.
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Alternatives à la tente pour le bivouac
Pour ceux qui souhaitent une solution intermédiaire entre la tente classique et le bivouac complètement à découvert, plusieurs options existent.
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Le hamac
Le hamac est une alternative séduisante. Facile à installer entre deux arbres robustes, il vous offre un espace de couchage suspendu, à l’abri des sols humides et des insectes rampants. Utiliser une moustiquaire et une bâche additionnelle pour créer un ensemble complet protège encore mieux contre les intempéries et les petits indésirables.
Le bivy bag (ou sursac)
Sans doute ce que tout le monde a en tête quand on pense à dormir à la belle étoile. Ce sac de couchage étanche, également appelé sac bivouac, combine isolation thermique et protection contre l’humidité.
Il est à la fois compact et facile à transporter, c’est une option idéale pour les aventuriers souhaitant voyager ultraléger !
La tarp
Plus adaptée qu’une simple bâche, la tarp est extrêmement versatile. Elle est très connue des adeptes du trekking mais beaucoup moins du grand public.
Légère et résistante, elle peut être installée de différentes manières selon les besoins spécifiques du terrain et des conditions climatiques. Si besoin, elle se combine très bien au hamac pour ne pas toucher le sol tout en ayant un toit au-dessus de votre tête !
La quinzee
Bon, ça c’est plus pour des aventuriers expérimentés. Mais ça vaut tout de même le détour si vous prévoyez de bivouaquer dans des régions enneigés !
Pour les expéditions hivernales, construire une quinzee – un abri taillé dans la neige – offre une excellente isolation thermique. Cependant, cette technique demande du temps, de l’énergie et d’avoir déjà de très bonnes compétences (ou, dans l’idéal, d’être avec quelqu’un qui s’y connait).
Quelques règles d’or pour éviter les mauvaises surprises
Voilà, vous savez désormais comment vous y prendre pour faire du bivouac sans tente. N’oubliez pas néanmoins les quelques règles d’or du bon trekkeur !
Bien choisir son sac de couchage
Un sac de couchage adapté est essentiel (surtout si vous dormez à la belle étoile !). Tenir compte des températures moyennes nocturnes pour choisir le modèle le plus adapté à votre utilisation ! Vous devrez également bien faire attention lorsque vous rangerez votre duvet, car il sera potentiellement plus sale.
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Organiser son matériel
Opter pour un sac à dos ergonomique et bien compartimenté facilite grandement l’organisation et permet de trouver rapidement chaque objet en cas de besoin urgent. L’organisation passe aussi par une préparation minutieuse de ce que vous devez emmener ! Une bonne préparation vous évite beaucoup de problèmes potentiels. C’est même le cœur d’un trek réussi.
Tester son matériel en conditions réelles
Avant toute expédition longue durée, tester son équipement lors d’une courte sortie proche de chez soi permet d’ajuster les choix de matériel et d’acquérir des réflexes sécuritaires précieux.
Prendre soin de la faune et de la flore
Respecter les lieux fréquentés, ne laisser aucune trace de son passage, et éviter toute perturbation de l’environnement local. Emballer ses déchets et les ramener jusqu’à une poubelle appropriée.
Vivre une expérience de bivouac sans tente est une aventure enrichissante. En suivant ces conseils et en choisissant les bons équipements et alternatives, chacun peut découvrir les joies d’une nuit sous les étoiles tout en minimisant les risques.
Nous ne pouvons que vous encouragez à plonger au plus profond de la nature – et de vous-même – dans cette expérience hors-pair !