Tente étanche vs imperméable : deux termes connexes mais différents

Découvrir les joies du trek nous a rapidement fait comprendre une chose essentielle : sans une tente réellement imperméable, l’expérience peut vite tourner au cauchemar. Et malheureusement, ce genre d’enseignements s’apprend à nos dépends (bien souvent durant une averse nocturne inattendue).

Cette expérience nous a appris que toutes les tentes ne sont pas égales face aux éléments. Aujourd’hui, nous souhaitons partager avec vous tout ce qu’il faut savoir sur les tentes étanches et imperméables, parfaites pour vos aventures en plein air.

Cet article, en bref

  • Attention à bien prendre en compte les indicateurs d’imperméabilité, exprimé en millimètres (mm) ou en Schmerber, avant d’acheter votre tente
  • Pour garder votre tente sèche, le mieux est d’utiliser un footprint ainsi qu’un matelas isolant
  • Etanchéité et imperméabilité sont deux termes à distinguer. On privilégiera une tente imperméable, qui n’est pas étanche à 100%, mais où l’on peut « respirer » (ce qui évitera la condensation)
Tente étanche et imperméable pour camping, idéale pour 2 à 6 personnes

Etanchéité vs imperméabilité ? Quelles différences ?

Avant toute chose, attention à bien distinguer les termes « étanche » et « imperméable » quand vous souhaitez acheter une tente de trek. Dans l’univers du bivouac et de la randonnée, c’est le terme « imperméabilité » qui prévaut, et pour cause. Un matériau véritablement étanche ne laisse passer aucun fluide et reste complètement hermétique, ce qui empêche toute respirabilité. Par contre, un tissu imperméable bloque l’eau tout en permettant à la vapeur d’eau de s’échapper.

Dit simplement, une tente totalement étanche deviendrait rapidement inconfortable. L’humidité générée par notre respiration et notre transpiration resterait piégée à l’intérieur, transformant votre abri en… sauna. Pour cette raison, les fabricants conçoivent de plus en plus de tentes imperméables mais respirantes, pour offrir un équilibre entre protection contre les intempéries et confort d’utilisation.

L’imperméabilité se mesure généralement par le test de la colonne d’eau, exprimé en millimètres (mm) ou en Schmerber. Cette mesure indique la hauteur d’une colonne d’eau que le tissu peut supporter avant que l’eau ne commence à pénétrer. À titre de référence :

  • 1000-2000 mm : pression moyenne de la pluie
  • 1200 mm : standard minimum pour les tentes ultralégères 2/3 saisons
  • 3000 mm et plus : recommandé pour des conditions météorologiques difficiles
  • 5000 mm et plus : haute résistance, valeur que l’on va préférer systématiquement les tentes 4 saisons

Choisir une tente avec un indice d’imperméabilité adapté à vos besoins est important pour garantir votre confort et votre sécurité. Si vous prévoyez de randonner uniquement pendant l’été dans des régions peu pluvieuses, une imperméabilité de 1500 mm pourrait suffire.

Mais pour des treks en montagne ou des sorties prolongées, privilégiez des indices plus élevés.

L’imperméabilité d’une tente passe bien plus que par le tissu

Une erreur fréquente consiste à ne considérer que l’indice d’imperméabilité du tissu sans tenir compte de la conception globale de la tente.

Malheureusement, même avec un double-toit à 3000 mm d’imperméabilité, une tente peut prendre l’eau si les autres éléments ne sont pas correctement conçus.

L’eau peut s’infiltrer par plusieurs points faibles : les coutures, les fermetures éclair, ou encore les ouvertures mal positionnées. Les fabricants de qualité prêtent attention à ces détails maintenant, notamment en thermocollant ou en imperméabilisant les coutures, et en ajoutant des rabats protecteurs sur les zips. Mais attention aux vieux modèles !

Le plancher de la tente nécessite généralement une imperméabilité supérieure à celle du double-toit. Donc, il doit résister non seulement à la pluie, mais aussi aux éclaboussures, à l’humidité du sol, aux perforations et à l’abrasion. C’est pourquoi vous trouverez souvent des indices d’imperméabilité différents pour ces deux parties de la tente :

Partie de la tenteIndice d’imperméabilité recommandéUsage
Double-toit1500-3000 mmConditions modérées à difficiles
Plancher3000-10000 mmProtection contre l’humidité du sol
Tente intégrale5000+ mmConditions extrêmes

Pour maximiser l’imperméabilité de votre abri, nous vous recommandons d’utiliser un footprint supplémentaire sous le plancher de la tente. Cette protection additionnelle préservera non seulement l’imperméabilité du sol, mais prolongera aussi la durée de vie de votre équipement en le protégeant de l’abrasion.

Pensez également à vérifier régulièrement l’état de votre tente sous la pluie pour repérer d’éventuels points faibles.

Tente étanche et imperméable pour camping, idéale pour 2 à 6 personnes

Comment rendre un tissu imperméable aujourd’hui ?

On passe à la partie un peu plus « technique » pour vous permettre de comprendre les tenants et aboutissements de l’imperméabilité de vos équipements. Plusieurs technologies sont utilisées par les fabricants pour conférer aux tissus leurs propriétés imperméables.

  • L’enduction polyuréthane (PU) est la méthode la plus courante. Elle consiste à appliquer de fines couches de polyuréthane sur le tissu, permettant d’atteindre des indices d’imperméabilité allant de 800 à 10 000 mm. Plus économique que d’autres technologies, elle offre un bon rapport qualité-prix mais peut se dégrader avec le temps, notamment sous l’effet des UV.
  • L’enduction polyuréthane thermoplastique (TPU) représente une évolution du PU classique. Ce traitement offre une meilleure résistance à l’usure et une durabilité plus intéressante, avec moins de risque de délamination (séparation des couches). Par contre, son coût est plus élevé, mais cela se justifie par sa longévité accrue.
  • L’enduction silicone, appliquée principalement sur le nylon, accroît significativement la résistance à la déchirure et aux UV. Les tentes « siliconées » sont appréciées pour leur durabilité et leur légèreté. C’est souvent le choix privilégié des trekkeurs expérimentés. D’un autre côté, une technologie si avantageuses présente un inconvénient majeur : il est souvent impossible d’imperméabiliser les coutures par thermocollage, il faudra donc envisager d’autres solutions alternatives comme le Silnet.

Quelle que soit la technologie utilisée, soyez bien conscients que l’imperméabilité n’est jamais permanente. L’indice diminue avec l’usage, l’exposition aux UV détruit progressivement la déperlance et réduit la solidité du tissu de votre tente.

A ce sujet, nous vous recommandons d’appliquer régulièrement un imperméabilisant et des bloqueurs d’UV sur votre tente, et de suivre notre guide complet pour nettoyer votre tente efficacement après chaque utilisation.

Sur le terrain : défis pratiques et solutions concrètes

Malgré une excellente imperméabilité théorique sur le papier, plusieurs phénomènes peuvent compromettre le confort de votre bivouac. La condensation reste le plus courant : l’air chaud de l’intérieur rencontre la surface froide du double-toit.

Souvent confondue avec des fuites, cette eau provient en réalité de notre respiration et transpiration.

Les fuites au niveau des coutures et des zips posent aussi problème, particulièrement sur les tentes vieillissantes. L’humidité peut remonter du sol par temps de pluie, et les nuits froides provoquent un phénomène de convection thermique qui augmente cette condensation.

Dit simplement, il y a peu de chances que votre tente reste 100% sèche durant vos aventures.

Face à ces défis, voici plusieurs solutions pratiques que nous pouvons vous recommander :

  1. Utilisez toujours un tapis de sol supplémentaire pour isoler le sol de votre tente
  2. Ventilez suffisamment votre tente, même par temps froid
  3. Ré-imperméabilisez régulièrement les coutures avec du Seam Grip
  4. Employez un matelas isolant pour limiter les déperditions thermiques
  5. Évitez de toucher les parois intérieures pendant la pluie

En cas d’orage sous votre tente, ces précautions vous aideront à rester au sec.

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